A chacun sa classe, et à chaque classe, sa couleur.
Les conscrits, en région Caladoise, s'est presque une religion. On revient faire ses conscrits là où on a fait ses vingt ans,c'est l'occasion de se retrouver.
Chaque 1° dimanches de février, c'était la vague dans les rues de Salles.
Les photos de groupe des années 1954/64 permettent de revoir une grande partie de la population Sallésienne de cette époque. Elles montrent les conscrits de Salles et d'Arbuissonnas ainsi que leurs invités, en principe conscrits .
Le conscrit se distingue par son gibus et sa cocarde.
Bon nombre de photos de groupe de conscrits sont l'oeuvre du Studio C. Desmules de Villefranche.
Cliquez sur une photo pour obtenir plus de détails.
Groupe classe 54.
Les dix ans :
Avec leur cocarde et leur ruban
blanc sur le gibus, les enfants
participaient à la fête des conscrits dans les petites communes. Ils recevaient la cocarde, faisaient la vague et posaient pour la photo.
Groupe classe 55.
Les vingt ans :
Les rois de la fête. Le
service militaire, pourtant à
l'origine des conscrits, pouvait
priver certains vingt ans qui
n'avaient pu avoir de permission.
C'étaient eux qui faisaient la tournée des cocardes le samedi et qui organisaient la fête.
Ils portaient fièrement la couleur de l'espérance, le vert.
L'aide des apprentis, "les Cretonniers", du haut de leur 19 ans, leur était précieuse.
Ils partaient pour faire la fête la semaine durant.
Groupe classe 56.
Les trente ans :
Ils arborent le ruban jaune.
La classe des regrets. Ils n'ont plus la liberté de leurs vingt ans, la famille, le travail.....
Mais, ils veulent démontrer qu'ils faut encore compter avec eux. Les jeunots, ils peuvent toujours essayer de rivaliser...
Groupe classe 57.
Les quarante ans :
Avec le ruban orange,
l'embonpoint commence à
gagner....
Mais, le quarante ans lève bien le coude. Sur la fin de la vague, le souffle commence à manquer, vivement le vin d'honneur. Le petit blanc va faire disparaître la fatigue.
Groupe classe 58.
Les cinquante ans :
Logo de la classe
en 8 créé en 1998
par D. Renoux.
Le cinquante ans porte le ruban rouge, il se préoccupe d'abord du menu qui sera servi lors du banquet.
Il regrette l'organisation de ses vingt ans, en ce temps-là, on savait s'amuser...
Groupe classe 59.
Les soixante ans :
Le ruban bleu ne les rassure
pas vraiment, ils déclarent à qui
veut les entendre que
maintenant, ils laissent la place
aux jeunes...
Ils reçoivent leurs amis chez eux pour boire le champagne et ce soir ils iront faire un petit tour au bal et après, "dodo"...
Groupe classe 60.
Les soixante dix ans :
Le ruban violet, c'est la dernière
couleur distinctive. On parle des
copains qui ne sont plus là et on
rappelle leurs exploits. La vague, on va la commencer, et si les "guibolles" tiennent, on rejoindra le monument aux morts avec les autres.
Il est a noter que les soixantes dix ans de l'époque étaient nés au 19° siècles et les hommes étaient des vétérans de la guerre de 14-18.
Groupe classe 61.
Les quatre vingt ans :
A partir de là, on portera le ruban
tricolore. Les rangs sont clairs
dorénavant.
On ne dit pas non au petit coup de vin blanc, mais pour la vague, on suivra en voiture, les jambes ne suivent plus.
Groupe classe 62.
Les quatre vingt dix ans :
Avoir un quatre vingt dix ans comme
conscrit était relativement rare à
cette époque.
Et il était encore plus rare qu'il fasse ses conscrits. Il pouvait se rendre sur la place pour la photo de groupe si la température de février le permettait.
Groupe classe 63.
Les centenaires :
Pour un centenaire, le photographe
du journal "Le Progrès" se déplaçait.
C'était la gloire locale.
Toutes les conversations étaient centrées sur le (ou la) centenaire. Pourvu qu'il tienne le coup le temps des conscrits!!!
Groupe classe 64.
La classe en 4 dix ans plus tard.
Les conscrits de 54 ont pris dix ans de plus.
On remarque que beaucoup plus de femmes, autres que les vingt ans participent à la fête des conscrits.
La canne entourée d'un ruban tricolore fait partie de la panoplie des conscrits.
Mais toujours la même joie de se retrouver pour fêter la classe.
En 1804, Napoléon 1° n'a plus besoin d'autant de soldats, il modifie les termes de la conscription.
On décide que l'ensemble des hommes d'une même classe d'âge ne doit pas obligatoirement partir sous les drapeaux. Un tirage au sort est institué.
Tous les jeunes hommes âgés de 20 ans se réunissent au chef lieu de canton et tirent chacun à leur tour, dans une urne, un billet sur lequel figure un numéro.
Si le numéro est inférieur au nombre de soldats nécessaire, le tireur partira pour plusieurs années de service militaire et si le nombre est supérieur, le tireur sera exempté.
Ce système générait de nombreuses fraudes, et de nombreux bourgeois aisés échangeaient leur billet contre de l'argent pour éviter un départ à l'armée. Ce tirage au sort sera supprimé en 1905.
Tous ces jeunes hommes faisaient la fête avant de quitter leur région et leur famille pour une longue période.
Vers 1850 deux jeunes du canton de Villefranche sur Saône se présentèrent au tirage au sort vêtus d'une redingote noire et d'un chapeau haut de forme. Les années suivantes,leurs successeurs les imitèrent.
En 1880, un ancien conscrit désira fêter le vingtième anniversaire de sa conscription, il entraîna ses compères de 40 ans avec lui et ils accompagnèrent leurs cadets de 20ans, la coutume était née.
Dans les années qui suivirent, les autres classes d'une même décénie se joignirent à eux. A partir de cette époque, les conscrits défilent chaque année dans Villefranche et les communes environantes.